Une journée mondiale pour les océans

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Published on 8 June 2017

Ce 8 juin, journée mondiale des océans, est l'occasion de rappeler le rôle primordial que jouent les mers dans la préservation de la vie sur Terre.

Les océans occupent 71 % de la surface terrestre et contiennent 97 % de la masse d'eau totale du globe. Ils sont donc à la base du cycle planétaire de l'eau. Véritables réservoirs de chaleur de la planète, ils la redistribuent par l'intermédiaire des courants marins. Par leurs échanges radiatifs, mécaniques et gazeux avec l'atmosphère, les océans constituent l'élément principal de régulation du climat. Ils fournissent aussi la moitié de l'oxygène que nous respirons et absorbent environ 1/4 du volume annuel de CO2 émis dans l'atmosphère par les activités humaines.

En termes de volume, les océans totalisent 99 % des espaces de vie disponibles sur Terre et forment l'un des principaux réservoirs de biodiversité dans le monde. Les ressources marines contribuent à répondre aux besoins nutritionnels de 3 milliards de personnes, ce qui explique que la moitié de la population mondiale vit à moins de 200 km des côtes et que 60 % de produit intérieur brut total vient des océans et des régions côtières.

Malgré, ou plutôt en raison même, de leur importance capitale, les océans et les zones côtières sont de plus en plus menacés :

  • Plus de la moitié de tous les stocks de poissons dans le monde sont dès à présent totalement exploités et près d'un quart des stocks sont surexploités, épuisés ou en cours de lente reconstitution.
  • Les océans doivent faire face à l'agression de polluants provenant du trafic maritime, des effluents urbains et agricoles, des rejets industriels, du déversement de déchets domestiques. Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastiques seraient relarguées dans les océans du monde, tuant poissons, oiseaux de mer et mammifères marins et provoquant l'accumulation de substances toxiques dans la chaîne alimentaire.
  • Depuis le début du XXe siècle, la température de surface des océans (pour les 75 premiers mètres de profondeur) a augmenté de 0,1° par décennie en moyenne et cette augmentation semble s'accentuer depuis 1980. 
  • L'élévation du niveau de la mer, conséquence de la dilation des océans couplée à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires, semble s'accélérer et menace gravement de nombreux habitats côtiers. Sur les 10 dernières années, elle atteint 3,5 mm/an en moyenne. A ce même rythme, les océans pourraient monter de près 3 m d'ici à la fin du siècle (voir simulateur de l'élévation du niveau des mers).
  • Ces températures élevées provoquent le blanchîment des récifs de corail par l'expulsion des algues qui vivent en symbiose avec les polypes coralliens. 20 % des récifs coralliens de la planète sont déjà détruits et 20 % sont détériorés.

Copyright contains modified Copernicus Sentinel data (2017), processed by ESA, CC BY-SA 3.0 IGO

Image Sentinel-2 d'une partie de la grande barrière de corail située au large de la côte nord-est de l'Australie. S'étendant sur plus de 2000 km et couvrant 350 000 km², elle compte près de 3000 récifs coralliens et héberge plus de 1500 espèces de poissons, 400 types de corail, plus de 200 espèces d'oiseaux, 5000 espèces d'algues et 6 espèces de tortues marines. La grande barrière a subi récemment deux graves épisodes successifs de blanchîment, qui ont été étudiés grâce aux observations satellitaires.

Consciente des enjeux fondamentaux liés à la dégradation des milieux marins, les Nations Unies organisent cette semaine un événement inédit, la Conférence sur les océanset appelle les états membres à "mettre de côté leurs intérêts particuliers et les gains à court terme pour sauver les océans et éviter une catastrophe mondiale".

«Que vous regardiez la diminution des stocks de poisson qui atteignent des seuils critiques ou le degré d'acidification des océans, ou encore la quantité des déchets plastique qui les pollue, je pense que toute personne sensée ne peut que conclure à la nécessité d'agir de façon urgente», a déclaré le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Peter Thomson.