Sécheresse en Afrique de l'Est

#Commented image, #Drought, #Africa

Published on 22 October 2009

Le fleuve Ewaso Ng’iro, qui prend sa source sur le versant oriental du mont Kenya, alimente les plaines sèches qui s'étendent à l'est de la vallée du Rift au Kenya. Ces plaines abritent des écosystèmes naturels uniques, paradis pour la faune sauvage. Les réserves nationales de Samburu et de Buffalo Springs sont ainsi peuplées d’éléphants, de zèbres, de girafes, de buffles, de lions, de léopards, de guépards, de gazelles ou de rhinocéros.

Cette année, les pluies attendues entre les mois de mars et juin ont fait défaut et le Kenya, comme toute l’Afrique de l’Est, connaît une sécheresse sévère et persistante.

Image en vraies couleurs du fleuve Ewaso Ng’iro au Kenya, acquise
par le capteur ALI embarqué à bord du satellite EO-1 de la NASA 
(successeur de la série Landsat) le 27 septembre 2009.
Visualisez ici l'image en meilleure résolution sur le site Earth Observatory

Cette image EO-1 montre le lit asséché du fleuve au mois de septembre. Les zones arides sont en orange et beige, avec des nuances plus foncées là où la roche affleure. Les arbres, visibles comme de petits points vert foncé et noirs, forment des massifs plus importants sur les berges du fleuve ou des rivières affluentes. Le fleuve lui-même est un ruban de sable ocre pâle, excepté dans le coin supérieur droit de l’image, où un trait noir dénote la présence d’eau provenant de la rivière Keromet. En bordure des réserves, le fleuve est à sec depuis plus de 6 mois, et les animaux sauvages qui ne peuvent plus s’abreuver, périssent en nombre.

Les conséquences de la sécheresse sur l’agriculture et l’élevage sont dramatiques; des troupeaux entiers de chèvres ou de bovins sont décimés et les prévisions de récoltes sont en forte baisse (près de 30% pour le maïs). La situation, aggravée par l’inflation généralisée des denrées de base et parfois par la guerre, menace des millions de personnes de pénuries alimentaires ou de famines. Face à la gravité de la situation, le Programme alimentaire mondial a dégagé une aide pour les 3,8 millions de Kényans (10% de la population) que l’on estime gravement affectés par la sécheresse.

Des données satellitaires avaient permis, à la fin de la première saison des pluies de 2009, de mettre en évidence une croissance végétale significativement plus faible que la normale, un signe avant-coureur de la catastrophe actuelle. La prochaine saison des pluies, attendue en ce mois d’octobre, risque, au lieu de soulager un peu les populations, d’apporter encore son lot de catastrophes. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Afrique de l’Est risque en effet d’être touchée par des précipitations supérieures à la moyenne en conséquence du phénomène El Niño mis en évidence cette année. On craint donc que la région ne soit frappée de déluges et d’inondations destructrices.