Publié le 12 avril 2019
Un mois après le passage du cyclone Idai, des centaines de milliers de personnes sont toujours totalement démunies, sans toit, sans accès à l’eau potable, sans électricité et devant affronter une épidémie de choléra.
Le 14 mars dernier, le cyclone Idai a frappé de plein fouet le port de Beira, qui est la deuxième ville de du Mozambique et compte environ un demi-million d’habitants.
Les pluies diluviennes et les vents violents ont causé des destructions et des inondations massives non seulement au Mozambique, mais aussi au Zimbabwe et au Malawi voisins. Les derniers bilans font état de près de 1000 morts et 3 millions de personnes affectées.
Cette image acquise par le satellite Sentinel 1 le 19 mars 2019 montre l'étendue de l'inondation, en rouge, autour du port de Beira au Mozambique, après le passage du cyclone Idai.
Selon Meteo France, Idai est le est le 7e cyclone majeur de la saison 2018/2019 dans le bassin de l'océan indien, soit 4 de plus que la moyenne à cette date. Un article du Monde cite: “La communauté scientifique a depuis longtemps prédit que les phénomènes cycloniques se feraient plus fréquents et plus violents dans cette partie du monde. En cause, le réchauffement de l’océan Indien, dont la température augmente plus rapidement qu’ailleurs.”
Graça Machel, veuve de Nelson Mandela et ancienne Ministre de la Culture et de l’Education du Mozambique dans Le Monde (28/03/2019)
Au Mozambique, la destruction à un rythme alarmant du couvert forestier couplée à une urbanisation galopante s’ajoutent à l’intensité des phénomènes cycloniques pour expliquer l'ampleur des dégâts. Depuis 1980, d’après la Banque mondiale, 370 000 km² de forêts y auraient été détruits, soit une superficie plus grande que celle de l’Allemagne.
La catastrophe révèle de manière brutale la vulnérabilité des villes qui, comme Beira sont situées à basse altitude, se sont développées rapidement sur un littoral exposé aux ondes de tempête et sont déjà impactées par l'élévation du niveau de la mer.
Petteri Taalas, Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale
À la demande du Mozambique, le mécanisme de protection civile de l'UE a été activé pour aider les personnes touchées par l'impact dévastateur du cyclone Idai.
Carte de délimitation de l'étendue de l'inondation (en bleu) au 20/03/2019 à Mafambisse, ville située au Nord ouest de Beira, sur la trajectoire exacte du cyclone. La carte a été réalisée en surimposant une image Sentinel 1B acquise le 20/03/2019, complétée par des données Radarsat 2 à une image Sentinel 2B de 2018.
Parallèlement aux interventions sur le terrain et à la livraison de fourniture essentielle comme de la nourriture, des tentes ou des kits d’hygiène, les services de cartographie par satellite du programme européen Copernicus sont utilisés pour aider les autorités locales travaillant sur le terrain. A la suite de l’activation du module « Copernicus EMS (Emergency Management Service) Rapid Mapping » pour les 3 pays , 36 cartes de délimitation, 14 cartes d’estimation des dommages et 9 cartes de références ont déjà été produites.
Le EMS de Copernicus collabore avec la Charte internationale Espace & catastrophes majeures pour les activations au Mozambique et au Zimbabwe.
Plus d'informations
EMSR348: Tropical Cyclone IDAI in Mozambique: Maps and vector data on the EMS website
Forests of Mozambique: A Snapshot - The world bank
State of the Climate in 2018 Shows Accelerating Climate Change Impacts - UN Climate change
Au Mozambique, 'Beira, première ville au monde détruite par les changements climatiques' - Le Monde
Pour aider les victimes du cyclone Idai, faites un don à l'une des organisations du Consortium 12-12