Publié le 17 juin 2004
Fin mai, l'île d'Hispaniola dans les Caraïbes a été dévastée par des inondations dramatiques, causant la mort de plus de 2000 personnes. Cette île abrite Haïti à l'ouest et la République dominicaine à l'est.
Une grande partie de la ville de Jimani en République dominicaine, a été ensevelie par de la boue, des graviers et des débris arrachés au massif de la Salle par des pluies torrentielles. De l'autre côté de la frontière, le village de Mapou en Haïti a été pratiquement englouti.
Une des causes principales de ce type de catastrophe est la déforestation sauvage que subit l'île. En Haïti, pays le plus pauvre du continent américain, les pratiques de déboisement par les populations locales se sont intensifiées depuis quelques décennies, mettant à nu et fragilisant les zones de relief. Les surfaces boisées ne correspondent plus à l'heure actuelle qu'à 2% de la superficie totale de l'île.
Les données satellitaires sont utilisées pour évaluer les causes du désastre et pour délimiter l'ampleur des dommages. La comparaison des deux images ci-dessous permet d'évaluer l'étendue des inondations dans la région de Jimani, située au sud-ouest de la République dominicaine. Sur ces images en fausses couleurs, la végétation apparaît en rouge (plus la végétation est dense, plus le rouge est foncé), l'eau apparaît en noir, les zones habitées et les sols nus sont en bleu-gris tandis que le ruban blanc serpentant du centre inférieur de l'image vers le nord correspond au lit du fleuve Soleil. L'image du haut révèle une extension très importante des graviers et autres dépôts alluviaux très réflectifs, recouvrant une partie de la ville de Jimani.