Publié le 23 décembre 2005
Le solstice d'hiver, qui est à l'origine de la fête de Noël en Europe, est le jour le plus court de l'année dans l'hémisphère Nord. En Arctique, la durée du jour diminue progressivement de juin à décembre pour arriver à l'obscurité complète en hiver. Au solstice d'hiver, qui tombe selon les années le 21 ou le 22 décembre, l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre par rapport au plan de l'écliptique (plan de révolution de la Terre autour du Soleil) fait que le pôle Nord est à sa position la plus éloignée du Soleil. Passé le solstice, la durée du jour augmente à nouveau et c'est ce "retour du Soleil" qui est célébré depuis des siècles.
Au solstice d'hiver, la quantité d'énergie solaire reçue par le pôle Nord est nulle, alors qu'au solstice d'été, elle est de 30% supérieure à celle reçue par l'équateur (cependant, il ne fait pas plus chaud au pôle qu'à l'équateur, notamment du fait de l'angle d'incidence des rayons solaires: il y a moins de rayonnement solaire disponible par unité de surface aux hautes latitudes par rapport aux basses latitudes).
Radiation solaire réfléchie aux solstices d'hiver et d'été, telle que mesurée
par l'instrument CERES embarqué à bord du satellite Terra de la Nasa.
Ces images illustrent le contraste entre les deux solstices; elles montrent la radiation solaire réfléchie par la Terre telle que mesurée par l'instrument CERES embarqué à bord du satellite Terra de la NASA. Sur l'image du haut, représentant le solstice d'hiver 2004, le Grand Nord est bleu nuit indiquant que la radiation réfléchie est nulle, la plus grande partie de l'énergie réfléchie provenant de l'hémisphère Sud où ce jour est le plus long de l'année. L'image du dessous montre le solstice d'été 2005 où l'obscurité domine au pôle Sud. On peut remarquer que le pôle Nord réfléchit moins de lumière pendant son été (juin) que le pôle Sud n'en réfléchit durant le sien (Décembre). Ceci est dû au fait que l'Antarctique est presque entièrement recouvert de neige, qui a un albédo élevé. L'océan Arctique est aussi en grande partie recouvert par la banquise, mais les superficies couvertes de glace durant l'été ont diminué ces dernières années.
Une étude récente sur la région Arctique entre 1961 et 2004 a montré que la fonte des neiges débute en moyenne 2,5 jours plus tôt chaque décennie. La chaleur dégagée a également augmenté de 3 Watts par m² et par décennie et l'Arctique est actuellement plus chaud qu'il ne l'a jamais été depuis 400 ans. Et le phénomène ne risque pas de s'arrêter, aidé en cela par une conséquence du réchauffement : les températures plus élevées et le dégel du sol permettront à des arbres et arbustes de migrer plus au nord et, comme ils absorbent plus d'énergie que la toundra qui couvre actuellement le nord, la quantité de chaleur réémise ne cessera d'augmenter.
Mais que tout cela ne vous empêche pas de passer de bonnes fêtes...
Plus d'infos:
Variations de l'éclairement de la Terre suivant les saison
L'origine de la fête de Noël