La santé des coraux surveillée par Meris

#Image commentée, #Mers & Oceans, #Changements climatiques

Publié le 27 octobre 2005

Des études récentes ont montré que les données du capteur Meris d'Envisat peuvent être utilisées pour cartographier le blanchiment du corail, et ceci jusqu'à 10 m de profondeur.

Image Envisat MERIS du plus grand récif corallien au monde (2 000 km), la grande
barrière de corail, située au large de l'état du Queensland, en Australie. 
L'image acquise le 19 août 2004, en mode Full Resolution a une résolution 
spectrale de 300 mètres.

 

Le corail est un animal microscopique des milieux marins construisant tout au long de sa vie un squelette calcaire qui l'abrite et qui, cumulé avec celui de ses millions de congénères, forme un récif corallien. La vie de ces récifs coralliens n'est cependant rendue possible que par l'existence d'une symbiose entre les coraux constructeurs de récifs et des algues unicellulaires qui résident à l'intérieur des cellules coralliennes: le zooxanthelle dans les mers chaudes et le plancton dans les mers froides. Ces algues sont responsables de la photosynthèse et ce sont elles qui donnent aux coraux leurs couleurs caractéristiques.

En conditions de stress environnemental telles que des températures excessives de l'eau maintenues durant trop longtemps, les cellules alguaires contenues dans les tissus coralliens se détériorent et le récif corallien se "dénude" pour ne plus montrer que son squelette blanc. Ce blanchiment, qui est malheureusement souvent suivi d’importantes mortalités du corail, est donc signe d'un changement global de l'état de l'écosystème corallien.

Le changement climatique est la principale menace mettant en danger l’avenir à long terme des récifs coralliens. Selon le rapport Status of Coral Reefs of the World, 2004, 20 % des récifs coralliens du monde ont été à ce point dégradés qu’il reste peu d’espoir de les voir récupérer et 50 % des récifs restants sont eux aussi en danger. De plus, l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’eau de mer a pour conséquence une diminution des mécanismes cellulaires de calcification. Les experts prédisent que la calcification du corail pourrait être réduite de près de 40 % au cas où les émissions de CO2 viendraient à doubler, un phénomène attendu d’ici la moitié du 21e siècle.

La détection du blanchiment corallien se fait actuellement par l'observation aérienne et par bateau mais l'accessibilité, les superficies concernées (la Grande barrière de corail représente une superficie de 350 000 km2) et l'échelle de temps du phénomène (de l'ordre de 15 jours) justifient l'investigation de la possibilité de faire appel à l'imagerie satellitaire. Le système Envisat/Meris offre une fréquence de survol appropriée, un nombre de bandes spectrales et une sensibilité suffisantes pour permettre une surveillance globale des récifs coralliens atteints.

Plus d'infos
Site de l'ESA
NOAA's Coral Reef Watch Program