Publié le 19 mai 2011
Selon l'institut météorologique, le mois d'avril 2011 a été "très exceptionnel": une température moyenne de 14,1°C (soit 4,3°C de plus que la moyenne de référence calculée sur la période 1971-2000), une durée d'ensoleillement de 238,9 heures (la moyenne étant de 157 heures) et une pluviosité de 25,8 mm (contre une moyenne de 51,3 mm). Avril 2011 atteint ainsi la deuxième place dans le classement des mois d'avril les plus chauds depuis 1900, juste derrière avril 2007.
Pour la plupart d'entre nous, ces conditions météorologiques sont une aubaine. Mais la sécheresse est évidemment critique pour les agriculteurs et pour la gestion des ressources hydriques. De plus, elle augmente significativement les risques d'incendie.
Comparaison de l'humidité superficielle des sols en avril 2010 et avril 2011, d'après les données enregistrées par le satellite SMOS.
Cliquez sur l'image pour visualiser l'original en pleine résolution. Source: SMOS blog by CESBIO team
La sécheresse exceptionnelle de ce printemps 2011 en Europe occidentale est mise en évidence par la juxtaposition de ces cartes d'humidité du sol dressées pour avril 2011 et 2010, grâce aux données enregistrées par le satellite SMOS (Soil Moisture and Ocean Salinity).
La mission SMOS fait partie du programme Earth Explorer de l'agence spatiale européenne. Les missions spatiales de ce programme fournissent aux scientifiques les données dont ils ont besoin pour mieux comprendre l'impact des activités humaines sur les processus naturels de notre planète. SMOS se penche sur le cycle de l'eau, un élément crucial de notre climat. Depuis 18 mois, le satellite fournit des données permettant de cartographier à l’échelle planétaire l’humidité dans les couches superficielles des sols et la salinité de surface des océans.
Ces deux variables sont des éléments clés pour la compréhension des changements climatiques. En effet, l'humidité des sols est essentielle dans les échanges d'eau et d'énergie entre la surface de la Terre et l’atmosphère. La salinité des océans détermine quant à elle l’efficacité de la circulation thermohaline, le « tapis roulant » des eaux océaniques qui affecte profondément le climat. C'est en effet à cette circulation que nous devons le Gulf Stream, ce courant chaud qui nous assure des hivers relativement doux par rapport aux régions du continent nord-américain situées aux mêmes latitudes.
Plus d'infos:
ESA's water mission keeps tabs on dry spring soils
SMOS - Mission de l'ESA dédiée au cycle de l'eau