Madère

#Image commentée, #Tempête, #Catastrophes

Publié le 1 mars 2010

Le 20 Février dernier, des pluies torrentielles se sont abattues sur l’île portugaise de Madère, jusqu’ici considérée comme un petit paradis touristique. Des torrents de boues chargées de roches ont dévalé les pentes escarpées pour se jeter dans les rues des villes situées sur la côte sud, région la plus densément peuplée de l’île. Un bilan du 23 février faisait état de 42 morts, une centaine de blessés et 32 disparus.

Image de l'île principale de Madère, acquise le 7 mars 2007 par le capteur Advanced
Land Imager embarqué à bord du satellite EO-1 de la NASA. Cliquez sur l'image
pour la visualiser en pleine résolution sur le site Earth Observatory

Cette image d’archive du satellite EO-1 met en évidence la topographie de l’île et permet de mieux comprendre comment une telle catastrophe a pu survenir. Cette île volcanique émerge de l’océan Atlantique à 850 km au sud-ouest du Portugal et à 650 km au large des côtes marocaines. Avec un point culminant de 1862 m, le paysage est caractérisé par des montagnes aux versants abrupts et des gorges profondes. Lors de pluies importantes, l’eau est charriée vers la côte par les nombreux ravins autour desquels sont érigés la plupart des villes et villages. Le petit village de Ribeira Brava et la capitale Funchal, qui ont été les plus touchés par la catastrophe, partagent cette caractéristique d’être situés non sur les flancs, mais à l’embouchure de ravins. Trois rivières s’écoulent des montagnes dans la ville de Funchal; deux d’entres elles sont bordées de routes importantes et se rejoignent en formant un « V » au niveau du port. Ces deux rivières ont agi comme un entonnoir au travers duquel la boue a déferlé sur le sud de la ville. Le haut de la capitale n’a pas pour autant été épargné, les inondations emportant nombre de véhicules et provoquant de nombreux glissements de terrains.

Bien que la tempête qui a balayé Madère résulte de conditions climatiques que l’on peut qualifier d’exceptionnelles, d’aucuns clament que l’ampleur de la catastrophe est directement imputable à une mauvaise planification urbaine. Le sud de l’île, en particulier, a connu un développement touristique spectaculaire ces dernières décennies et, tout comme certains représentants de la protection civile, des associations écologistes fustigent cette politique de construction massive qui a mené à une «imperméabilisation des sols par l'asphalte et le béton, empêchant l'écoulement normal des trois rivières qui convergent vers Funchal».

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