Séisme en Haïti

#Image commentée, #Earthquake

Publié le 19 janvier 2010

Cet extrait d’image satellite à 50 cm de résolution montre un quartier de Port-au-Prince moins de 24h après le séisme de magnitude 7 qui a frappé la région le 12 janvier 2010. L'image traduit l’importance de la catastrophe: bâtiments et structures effondrés, routes couvertes de débris, véhicules dans tous les sens, population entassée dans les rues ou les stades... Lorsqu’on la compare avec une image d’archive, on perçoit mieux encore l’amplitude des dégâts.

Le séisme, dont l’épicentre n’est situé qu’à 13 km de profondeur et à moins de 25 km de Port-au-Prince, a été suivi de nombreuses répliques importantes. La capitale, qui compte 4 millions d’habitants, a été frappée de plein fouet. Et d’autre villes, comme Carrefour (340 000 habitants), très proche de l’épicentre, et Jacmel sont à moitié dévastées, tandis qu’à Léogâne (134 000 habitants), 80 à 90% des bâtiments ont été détruits ou endommagés. Selon les autorités haïtiennes, la catastrophe aurait déjà fait 70 000 victimes, 250 000 blessés et 1,5 millions de sans-abri, soit un sixième de la population totale de ce petit pays des Caraïbes, l'un des plus pauvres du monde.

Haïti partage avec la République dominicaine l’île d’Hispaniola, qui se trouve coincée entre la plaque tectonique de l’Amérique du Nord, qui se déplace vers l’Ouest, et celle des Caraïbes, qui se déplace vers l’Est. Ces mouvements des plaques l’une par rapport à l’autre, sont de l’ordre de 2 cm/an. Ils créent des tensions qui, à force de s’accumuler, finissent par provoquer la rupture d’une section de la faille et le dégagement de toute l’énergie emmagasinée depuis plusieurs siècles.


L'image du haut a été acquise le 13 janvier 2010, lendemain du séisme, par le satellite américain GeoEye-1 alors qu'il se déplaçait du nord au sud sur les Caraïbes, sur sa trajectoire normale. (Source: GeoEye). L’image du dessous est une image d’archive Digital Globe extraite de Google Earth

Lors de catastrophes naturelles telles que celle-ci, les images satellites constituent des outils précieux pour l’organisation des secours. Depuis près de 10 ans maintenant, la Charte internationale "Espace et catastrophes majeures", initiative conjointe de plusieurs agences spatiales, permet l’acquisition prioritaire et la livraison gratuite de données satellites aux organismes de protection civile, de sauvetage, de défense ou de sécurité, afin de faciliter la gestion de catastrophes d'origine naturelle ou humaine.

Après activation de la Charte, plusieurs satellites ont été reprogrammés afin de fournir le plus rapidement possible l’imagerie nécessaire: ALOS (Japon), Spot-5 (France), Worldview et Quickbird (USA), Radasat-2 (Canada), HJ-1-A/B (Chine) et ERS-2 et Envisat (ESA). La compilation et le traitement des différentes données ont permis de cartographier les zones touchées en fonction du degré de destruction. Au fur et à mesure de l’acquisition de nouvelles données, des cartes actualisées sont mises à la disposition de la communauté internationale, comme support à l’organisation des secours et à la reconstruction.

Plus d’infos

Activation de la Charte Espace et catastrophes majeures 
Communiqué de l’Observatoire Volcanologique et Sismologique de Guadeloupe 
New satellite maps of Haiti coming in (site de l'ESA)
USGS Earthquake Hazards Programme

OpenstreetMap Haïti : Wiki Project - Article de presse

Liens

L’aide satellite aux sinistrés d’Haïti - CNES