Publié le 12 avril 2011
La couche d'ozone, qui protège les organismes vivants des effets nocifs du rayonnement UV, a atteint des concentrations exceptionnellement basses durant ce mois de mars 2011 au-dessus de la région arctique.
Cet appauvrissement record est dû à la combinaison d'un hiver très froid dans la stratosphère (couche de l'atmosphère située au-dessus de la troposphère) et de la persistance de substances destructrices de l'ozone.
Le protocole de Montréal, signé en 1987, a permis de réduire considérablement la production et l'utilisation de ces composés chimiques, comme les chlorofluorocarbones (CFCs), qui sont capables, dans certaines conditions, de détruire les molécules d'ozone. Mais ces substances ont une durée de vie élevée et il faudra encore plusieurs décennies avant que leurs concentrations ne redescendent aux niveaux d'avant 1980.
Les observations satellites et les mesures à l'aide de ballons sondes ont montré que près de 40% de l'ozone qui était présent au-dessus de l'Arctique ont été détruits depuis le début de l'hiver jusqu'à fin mars.
En Antarctique, le phénomène est récurrent. Chaque année, au printemps austral (de septembre à fin novembre), on observe une diminution de l'épaisseur de la couche d'ozone au-dessus du pôle Sud, qui est due à des températures extrêmement basses dans la stratosphère.
En Arctique, les températures sont toujours plus élevées que dans l'Antarctique, mais les conditions météorologiques très variables d'une année à l'autre peuvent entraîner des déperditions d'ozone qui peuvent être quasi nulle ou aller jusqu'à 30% (précédent record).
Cette année, bien que l'hiver en Arctique ait été plus clément au niveau du sol, les températures dans la stratosphère sont descendues au-dessous de -78°, créant des conditions favorables aux réactions chimiques responsables de la destruction de l'ozone.
L'Institut d'Aéronomie (IASB) a réalisé une animation qui permet de voir les concentrations d'ozone dans la basse stratosphère entre le 15 février et le 4 avril 2011 (globe de droite)
et de les comparer aux valeurs d'une année typique (année 2010) pour la même période (globe de gauche).
Sur l'image ci-dessus illustrant la situation au 27 mars 2011, on voit clairement que le "trou d'ozone" a atteint la Scandinavie. Par la suite, il a diminué et d'ici quelques semaines il sera complètement dispersé.
Plus d'infos
IASB - Trou d'ozone exceptionnel
ESA - Record loss of ozone over Arctic
IRM - L’Arctique est sur le point de battre le record en perte d'ozone
WMO - Record stratospheric ozone loss in the arctic in spring of 2011