Publié le 9 février 2021
Cette merveilleuse image acquise par Sentinel-2 nous révèle des efflorescences algales qui tourbillonnent autour de l'océan Pacifique, au large des côtes du Japon.
Image acquise le 14 juin 2019 à environ 130 km au large de l'île d'Hokkaido, la deuxième plus grande île du Japon et montrant une partie du ‘bloom’ d'algues qui atteignait plus de 500 km de diamètre et 200 km de largeur. Cliquez sur l’image pour la visualiser sur le site de l’ESA à sa pleine résolution de 10 m et en savoir plus sur ses caractéristiques en cliquant sur les cercles. © Contains modified Copernicus Sentinel data (2019), processed by ESA, CC BY-SA 3.0 IGO
Les efflorescences algales sont provoquées par une multiplication rapide du phytoplancton. Celui-ci est constitué d’un ensemble de végétaux microscopiques unicellulaires ou pluricellulaires en suspension dans l'eau. C’est la teneur en chlorophylle de ces organismes qui est responsable de cette coloration particulière de l'océan aux endroits où il se développe massivement, comme là où un courant chaud entre en collision avec un courant froid, provoquant des tourbillons et des remontées de nutriments des profondeurs de l’océan vers la surface.
Les efflorescences algales sont des phénomènes naturels et essentiels de la vie marine mais l'activité humaine peut augmenter leur nombre. Des blooms d’algues nuisibles peuvent être stimulés par des facteurs environnementaux, tels que la lumière, des températures de l'eau plus élevées et des excès de nutriments.
Le phytoplancton joue un rôle crucial dans la biologie des océans et dans le système climatique. Premier maillon de la chaîne alimentaire dans l’écosystème marin, il a également un impact sur le cycle global du carbone par son activité photosynthétique. Il absorbe le dioxyde de carbone à une échelle équivalente à celle de l’ensemble de la végétation terrestre.
Il est donc essentiel de comprendre les processus qui influencent la production primaire de phytoplancton et de surveiller de manière cohérente et systématique l’évolution de cette productivité à mesure que les surfaces océaniques se réchauffent en réponse à l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
Productivité primaire annuelle mondiale de 1998 à 2018. Dans un article publié dans la revue Remote Sensing, les scientifiques ont utilisé les données de l'initiative Ocean Colour Climate Change pour étudier les modèles à long terme de la production primaire et sa variabilité interannuelle. ©Ocean Colour CCI, Plymouth Marine Laboratory/ESA
Les données satellitaires peuvent être utilisées pour suivre la croissance et la propagation des proliférations d'algues nuisibles afin d'alerter et d'atténuer les effets néfastes pour les industries du tourisme et de la pêche. Récemment, elles se sont également révélées fondamentales pour fournir une vue globale du phytoplancton, de son rôle dans les changements climatiques et de sa réaction à celui-ci.
C’est ce qu’a montré une étude réalisée dans le cadre du projet BICEP (Biological Pump and Carbon Exchange Processes) de l'ESA et détaillée dans l’article Shedding light on the ocean’s living carbon pump.