Vague de froid

#Image commentée, #Météo, #

Publié le 10 janvier 2010

La Grande-Bretagne, particulièrement touchée, affronte la vague de froid la plus sévère qu’ait subi le pays depuis trente ans: la région d'Oxford affiche -17°, Manchester -15° et l’Ecosse a atteint un record avec –21°C. Le froid a déjà fait 22 victimes dans le pays et, outre les embarras de circulation et les perturbations du traffic ferrovaire et aérien, les fortes chutes de neige ont provoqué la rupture de lignes à haute tension, privant quelque 5000 foyers d’électricité.

Image MODIS de la Grande Bretagne acquise le 7 janvier 2010.
Cliquez sur l’image pour la visualiser sur le site Earth Observatory

Le satellite MODIS de la NASA a permis d’acquérir cette vue peu commune du pays le 7 janvier dernier. La totalité de l’île semble recouverte d’un manteau neigeux. Sur l’image détaillée, les grandes villes comme Manchester, Birmingham et Londres se dessinent comme des ombres grises sur ce tapis blanc.

La persistance du froid et de la neige au niveau des latitudes moyenne de l’hémisphère Nord pourrait être mise en relation avec le fait que l'Oscillation arctique (OA) est dans une phase extrêmement négative. L’OA est un cycle de variations de différences de pression entre l'Arctique et les latitudes moyennes. Lorsqu’elle est en phase négative, l’Eurasie et l’Amérique du Nord connaissent un temps froid et neigeux durant les mois d’hiver. Or, en décembre 2009, la valeur mensuelle de l’'indice OA s’est avérée la plus faible des six dernières décennies.

Cette période de froid intense, qui survient juste après le battage médiatique qui a accompagné la Conférence de Copenhagen, pourrait chez certains d’entre nous soulever des questions sur le changement climatique. Cependant, comme le souligne Stephen Dorling de la University of East Anglia's school of environmental sciences, il est important de garder à l’esprit que, si l’on s’intéresse au changement climatique, ce sont les tendances à long terme qu’il faut observer, sans se focaliser sur des événements ou des épisodes isolés résultant de la variabilité naturelle.

Malgré un mois de décembre très froid, l'année 2009 devrait être classée parmi les 10 années les plus chaudes depuis 1850, date à laquelle ont débuté les relevés instrumentaux. D'après les données compilées par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la température moyenne de surface en 2009 (janvier-octobre) a été de 0,44°C supérieure à la moyenne pour la période 1961-1990 (le bilan définitif de l’année 2009 n’est pas encore publié). Quant à la décennie 2000-2009, elle a été la plus chaude jamais enregistrée.

Plus d’infos sur l’Oscillation arctique

Arctic oscillation - NOAA website
Oscillation Arctique - Wikipedia
Oscillation Nord Atlantique sur le site du CNES
Winter Temperatures and the Arctic Oscillation (January 9, 2010)