Publié le 28 mai 2021
Cette collaboration ne date pas d'hier. En 2005, le Musée royal de l'Afrique centrale et l'Observatoire volcanologique de Goma ont uni leurs efforts afin de mieux comprendre et évaluer les risques volcaniques qui menacent directement le million d'habitants de Goma.
Le Nyiragongo, le volcan le plus dangereux d'Afrique
Le Nyiragongo est l'un des volcans les plus actifs d'Afrique. Situé dans l'est de la RD Congo, près de la frontière avec le Rwanda et à seulement 15 km de Goma, ce volcan surplombe la ville et menace directement sa population.
Lors de ses deux éruptions de flanc historiques, en 1977 et 2002, des coulées de lave dévastatrices ont tué des dizaines de personnes et provoqué une crise humanitaire et économique majeure dans cette région déjà en proie à des conflits armés récurrents. Après l'éruption de 2002, l'aide internationale a soutenu la reconstruction et le renforcement de l'Observatoire volcanologique de Goma, mal équipé.
Aujourd'hui, la population de Goma a doublé par rapport à 2002 : elle est estimée à un million de personnes, ce qui laisse présager une catastrophe sans précédent dans la région en cas de nouvelle éruption.
Cette image multitemporelle, obtenue en combinant deux images Sentinel-1 acquises les 19 et 25 mai 2021,
met en évidence la coulée de lave émise par le volcan Nyiragongo en République démocratique du Congo.
(© European Union, Copernicus Sentinel-1 imagery – Processed by @DEFIS_EU)
Vers une meilleure compréhension et évaluation du risque volcanique
En 2005, le Musée royal de l'Afrique centrale (MRAC) et l'Observatoire volcanologique de Goma ont entamé une collaboration axée, entre autres, sur le développement d'outils permettant d'améliorer les capacités de surveillance. Suite au succès des techniques de télédétection, des réseaux d'instruments ont été déployés sur le terrain en partenariat avec le Musée national d'histoire naturelle du Luxembourg (MNHN) et le Centre européen de géodynamique et de sismologie (ECGS). Aujourd'hui, grâce aux différentes techniques développées, la compréhension et la surveillance du volcan se sont considérablement améliorées, mais se heurtent au défi de la durabilité.
Parallèlement à l'étude des risques, la collaboration du MRAC s'est étendue à d'autres aspects impliquant l'Observatoire volcanologique de Goma et d'autres partenaires, comme la Protection civile du Nord-Kivu avec laquelle des outils de sensibilisation de la population sont développés. La Protection civile, dans sa volonté d'améliorer la réponse en cas de nouvelle crise, a lancé, avec l'aide de nombreux partenaires dont le MRAC, l'élaboration de plans de contingence et d'évacuation impliquant les autorités politiques de la RD Congo et du Rwanda.
Partager l'expérience d'une collaboration internationale
Le 5 mai 2021, des scientifiques de l'Observatoire volcanologique de Goma, de l'équipe de recherche GeoRiskA du Musée royal de l'Afrique centrale, et des partenaires de l'ECGS/MNHN et de la Protection civile du Nord-Kivu ont présenté leurs 15 années de recherche et de collaboration lors d'un webinaire organisé par le programme Geoheritage for Resilience Programme de l'UNESCO.
— Article repris dans son intégralité du site de l’AfricaMuseum.
Pour en savoir plus
- projet STEREO MUZUBI : l’interférométrie pour évaluer le risque volcanique
- projet STEREO MODUS : Glissements de terrain sous surveillance
- projet STEREO RESIST : Traquer les précipitations pour prévenir les glissements de terrain
- Consultez aussi tous nos articles relatifs aux volcans
Dans la presse
Vulkaanuitbarsting Goma: Wetenschappers AfricaMuseum monitoren seismische activiteit